A Vannes (Morbihan), une véritable pénurie de logement frappent les étudiants. En cause, les propriétaires qui préfèrent louer leurs petites surfaces sur Airbnb.
En cette rentrée universitaire 2019, c’est peu dire que les étudiants vannetais peinent à se loger. « Cet été, c’était vraiment la galère. On a reçu des étudiants désespérés. On a enregistré 200 demandes en juillet. À la fin on ne les rentrait même plus », expose Jean-Philippe Beaulieu, gérant de l’agence Century 21 de la ville.
Les propriétaires font le même constat. Les petites annonces de logements accessibles à un étudiant sont prises d’assaut : « J’ai reçu un mail toutes les minutes en moyenne à partir du moment où mon annonce a été publiée », raconte un propriétaire.
Impression confirmée par une autre : « À la rentrée 2018, j’ai publié une annonce. J’ai eu 70 demandes en l’espace de deux jours ! La personne que j’ai choisie faisait l’aller-retour en train tous les jours depuis le Finistère, je crois. Et dans le train, elle n’était pas seule dans ce cas ». L’étudiante a signé pour le logement sans même le visiter.
Si le nombre de logements vacants, très important à Vannes, est un facteur d’explication, une autre tendance, plus récente, joue contre les étudiants, comme à Bologne ou à Bordeaux : l’ampleur de l’offre Airbnb, qui atteint 1 350 logements entiers dans la ville. « Certains étudiants se sont heurtés au refus de propriétaires parce que ces derniers ont fait le choix de louer désormais sur Airbnb, en leur disant que c’était plus rentable », souligne Gwénaël Le Yondre, responsable de la vie étudiante à l’UCO.
« Certains acquéreurs nous annoncent acheter pour faire du Airbnb. Ça rapporte beaucoup plus mais c’est une injustice sociale. La libéralisation du marché a fait accroître les inégalités sociales », abonde Cristina Beaulieu, associée dans l’agence Century 21.