Ben Groundwater est un voyageur vivant à Sydney, il tient un blog sur le site australien Traveller : il réfléchit, dans un article stimulant, à l’évolution d’Airbnb et à l’attitude responsable que doivent avoir les voyageurs, visant à limiter leur utilisation de la plateforme.
Groundwater part du constat que la contestation gronde contre Airbnb et que les législations se durcissent : l’Etat australien dans lequel il vit, la Nouvelle-Galles-du-Sud, vient de prendre des mesures pour restreindre l’activité d’Airbnb à Sydney, le Japon a forcé Airbnb à supprimer 80% des ses annonces, il cite aussi Venise, Berlin, San Francisco, où les habitants se plaignent d’être poussé hors des centres-villes par des investisseurs immobiliers, afin de laisser leur logement à des touristes louant à prix d’or sur Airbnb.
Et le blogueur de changer le point de vue habituel sur ces questions : pour le lui, le problème ne vient pas uniquement d’Airbnb, mais aussi de ceux qui l’utilisent. Les voyageurs : » Ce sont les utilisateurs d’Airbnb qui doivent faire attention. Ce sont les voyageurs qui choisissent de séjourner chez l’habitant plutôt que dans les hôtels et les auberges qui doivent se poser un instant pour réfléchir. Je suis l’un deux. Il y a de grandes chances que vous soyez aussi l’un d’entre eux. Il est temps de peser calmement les conséquences de la location sur Airbnb, et de décider si vous acceptez ses cotés négatifs » écrit Groundwater.
Le voyageur australien poursuit, toujours dans le but de responsabiliser le voyageur qui doit penser à l’équilibre de la ville qu’il visite : « le modèle Airbnb oblige certains résidents à long terme des villes touristiques à quitter leur domicile. Dès qu’il devient plus rentable de louer un appartement en saisonnier aux touristes, au lieu de le louer à temps plein à un habitant, il y a un problème. Et vous, le voyageur, contribuez à ce problème. »
Il conseille alors à tous les voyageurs de réfléchir et de modifier leur attitude : « une chose que vous pouvez faire est de limiter votre utilisation d’Airbnb, de la même manière que les gouvernements cherchent maintenant à limiter les nuits par an. J’aime pouvoir loger dans des quartiers authentiques, où il n’y a pas d’hôtels et moins de touristes – mais il est temps de trouver un équilibre, de passer autant de nuits dans les hôtels et auberges que dans les appartements Airbnb » détaille Groundwater. Il lui semble par ailleurs raisonnable de favoriser les locations Airbnb d’une chambre chez un habitant présent (plutôt que dans des logements entiers), afin de soutenir financièrement les vrais habitants d’un quartier, et non les investisseurs !
« Ce ne sont que quelques petites mesures, mais elles sont nécessaires. Sinon, un jour vous irez à Venise, ou à Berlin, ou à Barcelone, et vous chercherez un petit café sympa ou un bar à vin typique, cette culture locale authentique, cette vie locale que vous appréciez tant, et vous n’en trouverez pas. Il n’y aura plus de secrets à partager avec les habitants de la ville, car il n’y aura plus d’habitants. Il n’y aura plus que des touristes » conclue avec force Ben Groundwater.