A Toronto, des propriétaires dénoncent devant la justice le nouveau règlement encadrant les locations Airbnb : voté en 2017, il n’est toujours pas appliqué. Ce règlement prévoit notamment de n’autoriser que la location de chambre au sein d’une résidence principale, afin d’éviter que des appartements, des immeubles ou des maisons soient retirés du marché locatif pour être mis en location sur Airbnb.
Mais un groupe de propriétaires ont attaqué ce règlement en justice, estimant qu’il entravait leur liberté à disposer de leur logement comme bon leur semble. L’audience a eu lieu ce lundi 2 septembre 2019.
Cette initiative est violemment critiquée par Fairbnb Canada, une association qui fédère des groupes de locataires, des groupes communautaires, des propriétaires d’hôtels et des associations de copropriétés. Elle accuse les propriétaires de ne pas respecter le zonage des locations Airbnb et de contribuer à la crise immobilière qui frappe Toronto.
En 2016, environ 3200 logements ont été retirés du marché locatif, et ce nombre augmenterait à 8700 logements si la loi n’entrait pas en vigueur. Ces propriétaires gèrent des entreprises commerciales dans des quartiers résidentiels ou dans des immeubles à condos. Ces lieux n’ont pas été conçus pour ça
, détaille Thoreben Wieditz, avocat représentant Fairbnb Canada.
Autre motif de grogne : la multiplication des locations Airbnb tue la vie de certains quartiers. Dans le très touristiques Kensington Market, des immeubles entiers sont mis à la location sur Airbnb, en violation flagrante de la législation. De nombreux locataires ont même été expulsés de leurs logements pour faire de la place aux touristes !
« Ces propriétaires gèrent des entreprises commerciales dans des quartiers résidentiels ou dans des immeubles à condos. Ces lieux n’ont pas été conçus pour ça » dénonce Dominique Russell, coprésidente des Amis de Kensington Market.