« Des copropriétaires se plaignent que leurs relations de voisinage deviennent exécrables. Ce qui m’inquiète surtout, c’est la fuite des habitants, concomitante à la multiplication de ces locations. Jusqu’en 2015, notre arrondissement gagnait de la population, mais il a depuis perdu 2 000 habitants, soit près de 10 %. C’est énorme. La perte fiscale est significative. »
Jacques Boutault, maire du 2earrondissement de Paris
« Dans mon immeuble, quatre appartements sur douze sont loués de cette manière. La boutique du rez-de-chaussée, de 47 mètres carrés, est louée 365 jours par an et accueille jusqu’à quinze personnes à la fois, le propriétaire ayant creusé la cave et aménagé des mezzanines pour multiplier les couchages. Les va-et-vient sont insupportables. Ce propriétaire gère une trentaine de logements de ce type aux alentours »
Francis Dobis, Président du conseil syndical d’une copropriété

« Des locataires ont fendu en deux notre table en marbre qui avait moins d’un an. Nous avons complété tous les formulaires indiqués par Airbnb en temps et en heure en y joignant tous les justificatifs nécessaires. Le locataire et Airbnb se défaussent complètement. Nous en sommes au stade de la mise en demeure… Bien loin de la tranquillité que la garantie hôte d’Airbnb fait miroiter. »
utilisatrice Airbnb
« Mon bailleur m’a donné congé pour mettre mon appartement sur Airbnb et il me faut un logement social. »
Mère de famille, Bordeaux
« Airbnb chasse nos habitants, et ce sont surtout les familles aux revenus moyens qui ne peuvent plus se maintenir dans le quartier et laissent la place à des gens plus aisés – publicitaires, gens du spectacle, traders, start-upers »
Pauline d’Ornano, représentante de parents d’élève
« Pour Paris, j’estime que 20 000 logements ont déjà été perdus, sur un parc total d’environ 1,2 million. Ils hébergeaient autrefois d’authentiques Parisiens, ils sont aujourd’hui loués sous la forme de meublés touristiques. Ce phénomène est nocif car il entraîne une hausse des loyers doublée d’une augmentation des prix de l’immobilier. Il alimente la spirale de la spéculation à Paris. Nous voyons fleurir des annonces où le vendeur met en avant que son appartement serait une vraie mine d’or utilisé comme meublé touristique ! »
Ian Brossat, élu parisien
« Les villes les plus attractives sont en train de mettre aux portes de la cité une partie de la population, ce qui pose un grand nombre de questions à propos de mixité sociale et d’aménagement urbain. On assiste à une explosion de mécontentement de la part des résidents car ils ne peuvent plus se loger. La violence est maintenant à l’œuvre dans ces quartiers ! »
Matthieu Rouveyre, élu bordelais
« Ce que j’ai cru être une location (…) sans souci s’est transformé en une rave party avec deux cent hooligans qui ont complètement détruit mon appartement »
Luciano Dinulescu, hôte Airbnb
« Le développement anarchique des locations en ligne pèse sur la vie de nos quartiers, dont certains sont désertés par leurs habitants en raison de la pression immobilière »
Jean-Marc Andreola, hôtelier
« Nous aimions ce coin populaire de Bordeaux, mais il change à toute vitesse. Les vendeurs de fruits et légumes et de produits locaux doivent se battre pour que les restaurants touristiques n’envahissent pas le marché des Capucins. La brocante et le marché aux fripes sont supplantés par des stands d’objets en plastique à 1 euro “made in China”. Et dans notre immeuble, la convivialité et les relations de voisinage ont disparu. Nous ne sommes plus que deux foyers permanents sur huit logements. Nous devons subir les allées et venues, à toute heure, de personnes souvent ivres, les poubelles qui débordent, le mécanisme sans arrêt cassé de notre porte ancienne… Avec ces “voisins”, il n’y a aucun échange possible. »
Patrick Simon, habitant de Bordeaux