La concurrence déloyale d’Airbnb inquiète le secteur touristique de la région de Romandie, en Suisse. Les professionnels de l’hôtellerie réclament au gouvernement cantonal une législation plus approprié pour encadrer l’activité de la plateforme.
Car si l’année 2018 a été bonne en terme de fréquentation des hôtels, grâce à une météo particulièrement avantageuse (beaucoup de soleil en été, beaucoup de neige en hiver), les mois à venir s’annoncent plus compliqués.
Le président de l’Association romande des hôteliers, Philippe Thuner, tire notamment la sonnette d’alarme face à la concurrence « extrêmement déloyale » d’Airbnb, « qui croît de manière exponentielle ». La plateforme a accueilli un million de voyageurs en Suisse l’année dernière.
« Le nombre de lits mis sur le marché de ces plateformes représente quasiment un tiers de la capacité des hôtels vaudois. Par exemple, à Lausanne, une dame loue 140 chambres, soit la capacité du Lausanne Palace. C’est comme si elle avait un hôtel disséminé dans la ville. Ces nouveaux acteurs de l’hébergement peuvent se permettre de pratiquer des prix plus bas et faire plus de bénéfice, car ils sont clandestins et ne paient ainsi pas de TVA, ni d’impôts, ni de taxe de séjour » complète Philippe Thuner.
L’Association romande des hôteliers souhaite que les loueurs Airbnb soit obligés de se déclarer en mairie, et que les cantons tiennent un registre de l’activité de la plateforme. Mais son président déplore « la lenteur d’adaptation des cadres législatifs cantonaux » de Romandie, d’autant qu’Airbnb sait ralentir la mise en place des législations. Comme dans le Tessin.
Depuis un an, les représentants du géant américain doivent rencontrer un groupe interdépartemental qui travaille sur le sujet. Mais l’entrevue est sans cesse repoussée. Et la patience des hôteliers est mise à rude épreuve…