Comme toutes les villes touristiques de France, grandes ou petites, Saint-Malo souffre de l’activité d’Airbnb entre ses murs. Pour réagir, la municipalité a obtenu que la ville soit placée en « zone tendue », par arrêté préfectoral, ouvrant la possibilité à une régulation plus forte.
« Aujourd’hui dans Intra-muros, pas un bien immobilier ne se vend sans que, derrière, il n’y ait une volonté d’en faire un logement Airbnb. Systématiquement. Les investisseurs savent très bien qu’avec l’attractivité de Saint-Malo, l’affaire sera très vite rentabilisée », dénonce Jean-Michel Le Pennec, adjoint aux finances de la ville de Saint-Malo.
Les effets, classiques, se font sentir à trois niveaux : d’abord les professionnels du tourisme subissent une concurrence déloyale ; ensuite les riverains sont gênées par les allers-et-venues continuelles de touristes dans des quartiers théoriquement résidentiels ; enfin la pression sur l’offre immobilière s’accroit, rendant le logement difficile pour les Malouins.
Depuis le décret, publié le 28 juin, la ville a les moyens de régir : elle va mettre en place l’enregistrement obligatoire en mairie, pour faire respecter la limite des 120 jours de location par an sur Airbnb, et va intensifier ses contrôles pour chasser les locations illégales : « Cela fera pas mal de travail d’enregistrement et de contrôle pour les services. Alors bien sûr, toutes ces mesures sont contraignantes. Mais c’est un passage obligé, si on ne veut pas que cela devienne la jungle ! » conclue Jean-Michel Le Pennec.