Le 18 août 2019, des membres de deux collectifs d’habitants lutant contre les nuisances provoquées par Airbnb, l’un de Paris, l’autre de Saint-Malo, se sont réunis dans la cité corsaire. Ils ont lancé un appel pour que les collectifs de toute la France se fédèrent, afin de pouvoir peser au niveau national, voire européen.
« L’objectif est de mutualiser nos expériences et nos savoirs, de ne pas rester isolés »
, expose Franck Rolland, un écologiste malouin qui bataillent depuis des mois contre les dérives d’Airbnb. Le cas de Saint-Malo lui semble emblématique des dangers des plateformes de location saisonnière : « Le succès exponentiel de ces sites entraîne une hausse des loyers. Les familles ne peuvent plus s’installer en centre-ville. Nous
sommes face à des investisseurs multipropriétaires qui font de la spéculation. Saint-Malo construit pour repasser au-dessus de la barre des 50 000 habitants. Encore faut-il que ces logements soient occupés par des familles qui y vivront à l’année »
détaille-t-il.
Le monde entier rentre dans mon espace de vie. Depuis trois ans, j’ai l’impression de vivre dans un hôtel, avec en permanence des baluchons de draps sur le palier », complète Véronique Deschamps, dont un appartement du petit immeuble où elle habite à Saint-Malo est loué en permanence sur des plateformes de type Airbnb.
La Mairie de Saint-Malo semble avoir pris conscience du problème, et a durci ses règles de location sur Airbnb. L’enregistrement obligatoire va notamment rentrer en vigueur au 1er janvier 2020.
Cela n’empêche pas les habitants de vouloir rester vigilants et combatifs pour lutter contre ces dérives : « Si on ne régule pas ce système, comment les étudiants vont-ils faire pour se loger dans les grandes villes ? », demande Franck Briand, du collectif d’Ile-de-France ParisVSBnb.