La ville de Québec a choisi de réguler l’activité d’Airbnb, avec un règlement assez strict, mais n’a dépêché que deux contrôleurs pour les 3 200 locations inscrites !
Le nouveau règlement de la ville de Québec limite en effet la location Airbnb, pour les particuliers, à la résidence principale et à 90 jours par an. Pour autant, sa mise en oeuvre est critiquée par des associations d’habitants, notamment le Comité des Citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS) et le Comité populaire Saint-Jean-Baptiste.
En effet, l’emprise d’Airbnb sur certains quartiers de la ville est problématique : «Quand, à la place d’avoir un voisin, tu as un logement dont les habitants sont constamment en train de changer, ça affecte le tissu social, le sentiment de communauté dans le quartier», dit Éloïse Gaudreau, coordonnatrice au CCCQSS.
Le parc locatif souffre également : «On enlève des logements qui ne seront plus disponibles pour des locataires et qui vont devenir seulement disponibles pour des touristes», dit Marie-Ève Duchesne, du Comité populaire Saint-Jean Baptiste.
Premier grief contre la municipalité contre la municipalité dans son application du règlement : les amendes sont peu dissuasives : à 1 000 dollars canadiens (680 euros) pour un professionnel (2 000 dollars pour une entreprise), quand une location peut en rapporter plus de 100 par nuit, la plupart des propriétaires préfèrent payer, et continuer à louer.
Deuxième problème : les équipes de contrôle sont en sous-effectif. La municipalité a fini par reconnaître que seuls deux contrôleurs à plein temps été salariés par la ville. «Cependant, tous les inspecteurs de la Ville peuvent intervenir également en matière d’hébergement touristique illégal dans leurs tâches quotidiennes», tente de tempérer Audrey Perreault, porte-parole de la Ville.
Reste que pour identifier et contrôler 3 200 locations, dans une ville où les propriétaires dans l’illégalité sont légions, les effectifs semblent maigres : «J’imagine qu’à deux [inspecteurs], ils font ce qu’ils peuvent, mais clairement ce n’est pas suffisant», critique Marie-Ève Duchesne.