Alors qu’une nouvelle réglementation, plus contraignante, devrait bientôt encadrer les locations Airbnb au Québec, la plateforme pousse les citoyens à se plaindre de cette loi. Sans grand succès.
Un internaute signale ainsi que, depuis que la loi a été promulguée, Airbnb envoie régulièrement des tweets ciblés à ses utilisateurs. Le message, écrit dans un français approximatif, engage les citoyens à se soulever contre cette réglementation : «Exprimez vos inquiétudes avec nous! Le gouvernement du Québec envisage des projets de loi qui pourrait [sic] entraver le partage de résidence dans votre communauté. Cela réduirait les occasions financières pour vous et l’économie locale», expose la plateforme.
Mais les réactions à ces tweets ne sont pas vraiment celles attendues par Airbnb. Petit florilège des commentaires : «Et le manque de logements pour les résidents montréalais, vous en faites quoi?», «Votre modèle d’affaires m’inquiète. La désinformation qui l’accompagne aussi», «Airbnb, c’est une tragédie à Québec», «Airbnb provoque une augmentation des prix des loyers. Vivement une loi!».
Le problème ne semble donc pas venir de la loi. Mais plutôt d’Airbnb et de son économie de prédation, portée par des loueurs professionnels qui retirent des logements du marché locatif pour les mettre sur Airbnb, participant à la plus grande crise immobilière qu’ait connu le Québec.
Cette loi pose un cadre plus contraignant sur la location Airbnb (enregistrement obligatoire, location limitée aux résidences principales…), et renforce le pouvoir de régulation des villes. Chaque municipalité a désormais la possibilité d’appliquer les règles qu’elle souhaite, y compris quartier par quartier, en fonction de la situation de son marché immobilier.