Les chiffres du dernier recensement confirment que Paris a bien perdu 53 000 habitants au cours des 5 dernières années, avec un nombre de logements disponibles stables (voire en légère augmentation) : un effet direct de la prédation de logements par Airbnb selon la municipalité.
L’INSEE vient donc de révéler que, selon le dernier recensement, la ville de Paris a perdu 53 095 en 5 ans. Le mouvement de baisse de population dans la capitale a commencé en 2012, année de l’ouverture des bureaux d’Airbnb en France. Et pour Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie, c’est tout sauf un hasard, car le nombre de logements dans Paris est en légère hausse : « Au moment où un bien immobilier est vendu, au lieu de rester dans le parc immobilier (racheté pour y habiter ou le louer), il disparaît : des investisseurs avec des masses d’argent colossales rachètent ces appartements et, au lieu de les habiter, les mettent en location touristique, parce que ça leur rapporte 6 à 7 fois plus d’argent. Et ça, ce n’est pas normal ».
En tout, 17,5% des logements parisiens ne servent plus de résidence principale : ce sont soit des résidences secondaires, soit des meublés touristiques, soit des logements vacants. Au-delà de son impact sur la difficulté à se loger des Parisiens, cette prédation d’Airbnb a des conséquences sur la vie de quartiers : Emmanuel Grégoire dénonce un « risque d’uniformisation de l’offre commerciale orientée vers les touristes : si on veut maintenir fleuristes, bouchers poissonniers et petits cafés du coin, il faut aussi des gens qui vivent là. »
L’adjoint milite donc pour un changement de la loi : il souhaiterait abaisser, dans Paris, la limite de durée limite de location Airbnb de 120 à 60 jours par an.