Ce 4 juillet 2019 au matin, les équipes de contrôle de la ville de Paris ont effectué une opération surprise dans un immeuble du 18ème arrondissement. Objectif : identifier si un propriétaire loue illégalement son bien sur Airbnb.
C’est un touriste qui ouvre la porte aux contrôleurs. Il reconnait qu’il n’habite pas là à l’année, et n’est de passage que pour la nuit. Les équipes de la municipalité vont entrer en contact avec le propriétaire : « On va lui écrire pour qu’il puisse nous fournir tous les justificatifs. Mais vu tous les éléments que nous avons, c’est un dossier qui ira certainement au contentieux » exposent les enquêteurs.
Sachant que près de 60% des logements Airbnb ne sont pas déclarés, les équipes de contrôle ont fort à faire. Leur cible : ceux qui louent toute l’année des résidences secondaires, au mépris de la loi. Ces professionnels de la location saisonnière pèse sur le marché immobilier. « Ca diminue le nombre de logements disponibles pour les Parisiens », explique l’une des inspectrices.
La Mairie de Paris souligne également la responsabilité d’Airbnb, qui laisse sur son site des annonces qu’elle sait illégales : « On peut pas accepter qu’une entreprise fasse de l’argent avec des annonces dont elle sait qu’elles sont illégales puisque la limite légale est de 120 jours. Comme Airbnb touche de l’argent pour chaque nuitée, elle sait quand sont dépassées les 120 nuits » accuse Ian Brossat, adjoint au logement à la Mairie de Paris.
Il a d’ailleurs accompagné l’opération de contrôle d’un tweet rageur : « Stop à cette économie de prédation qui transforme nos immeubles en hôtels clandestins et prive les Parisiens de logements ».
En 2018, 179 condamnations pour locations Airbnb illégales ont été prononcées par le Tribunal de Paris, pour une amende moyenne de 14 000 euros.