« Une économie de prédation s’est emparée de certains quartiers de Paris », dénonce Ian Brossat, adjoint au logement à la Mairie de Paris, qui rappelle la nécessité, pour la ville, de se battre au niveau européen.
Interviewé par nos confrères d’Europe 1, l’adjoint d’Anne Hidalgo décrit avec clarté l’ampleur du phénomène : « On a aujourd’hui des propriétaires qui ne louent plus leur logement de manière occasionnelle mais qui achètent des logements et qui les transforment en hôtels, de manière clandestine. (…) Et nous nous retrouvons, dans des arrondissements du centre, dans les quatre premiers arrondissements de Paris, avec un quart des logements qui ne sont plus des logements, mais qui sont uniquement des locations pour des touristes. C’est à dire qu’on remplace des habitants par des touristes ».
La France et la Ville de Paris se sont dotées d’une législation plus contraignante, afin de pouvoir contrôler le développement d’Airbnb dans les grandes villes. Avec un certain succès, mais qui menace d’être réduit à néant : « maintenant, Airbnb se tourne vers la Commission européenne et s’appuie sur un droit européen qui lui est extrêmement favorable : forcément, ce sont les lobbies qui l’ont écrit et Airbnb paye trois lobbyistes en permanence à Bruxelles » dénonce Ian Brossat. « Toutes nos législations locales risquent d’être menacées par la Commission européenne. Cela pose un problème démocratique redoutable », poursuit-il.
C’est l’une des questions phares de l’année 2019 : la Commission Européenne va-t-elle enfin se décider à prendre parti, et se ranger du coté des habitants et des villes, et non des multinationales ?