A Paris, un nouveau phénomène Airbnb se développe dangereusement : des investisseurs rachètent des locaux commerciaux pour les transformer en location Airbnb. L’astuce est simple : étant déjà des locaux à usage commercial, ces espaces peuvent être loués 365 jours par an ! Sans avoir à respecter la limite des 120 nuits des résidences principales…
Une enquête d’Europe 1 révèle que les commerces de rez-de-chaussée sont désormais régulièrement démarchés par des investisseurs, panneau « à vendre » ou pas ! Une podologue du 4ème arrondissement raconte comment son cabinet est véritablement pris d’assaut : « On m’a demandé si j’étais propriétaire, si peut-être j’allais un jour le revendre, si ça ne serait pas plus malin pour moi de déménager mon cabinet, de garder ce local et de le mettre en Airbnb. C’est un tout petit local de 17 m2, mais ils me disent ‘c’est vachement bien, ça serait hyper rentable, on gagnerait six fois plus en moyenne. Il y a même des agents immobiliers qui m’ont fait des calculs. C’est phénoménal ».
L’atelier d’art à côté du cabinet en question est ainsi devenu un dortoir à touristes, tous les jours, toute l’année. Des agences immobilières vendant des locaux commerciaux précisent de plus en plus souvent » compatible Airbnb » ou « compatible localisation saisonnière ».
Les effets sur la vie de quartier risque d’être désastreux, avec une fermeture des commerces de proximité. La pratique est difficile à contrer, car elle est, pour l’heure, légale. La Mairie de Paris veut changer son plan d’urbanisme en urgence, pour encadrer rapidement ces transformations de locaux commerciaux.