Un amendement de la loi « Engagement et Proximité », votée fin décembre 2019, soumet enfin à l’autorisation de la municipalité la transformation de locaux commerciaux en locations touristiques type Airbnb – un phénomène dont l’ampleur devenait problématique à Paris.
C’est donc bientôt la fin d’une pratique légale mais aux effets désastreux sur l’immobilier parisien et la vie de quartier : la transformation de locaux commerciaux en location Airbnb. En effet, un local commercial (bureau, commerce de proximité…) ne nécessitait aucune autorisation pour être transformé en Airbnb et, surtout, n’était pas touché par la limite des 120 jours de location par an. Une véritable aubaine pour les investisseurs immobiliers.
Les spécialistes du secteur estiment qu’entre 500 et 1 000 locaux commerciaux ont déjà été transformé en location Airbnb. Les investisseurs de taille moyenne dominait ce marché, mais les petits investisseurs et, surtout, les grosses sociétés d’investissement immobilier commençaient à s’y pencher, vu la rentabilité élevée d’une location Airbnb à Paris autorisée 365 jours par an. Le risque était grand de voir commerces et bureaux devenir des meublés touristiques, une situation inacceptable en période de crise du logement.
Fin septembre 2019, Ian Brossat, l’adjoint PCF chargé du logement à la mairie de Paris, alertait ainsi le gouvernement sur ce phénomène, qui se développe « sans que la loi ne confère à la mairie de Paris le moindre moyen d’action ou de régulation« . Il pointait la nécessité de légiférer en urgence. Il a été entendu. Le député LREM Pacôme Rupin a pu ainsi ajouter un amendement ad hoc à l’article 55 de la loi Engagement et Proximité du 27 décembre 2019. Dès que le décret d’application sera publié, cette loi donnera ainsi l’opportunité aux mairies « dès lors qu’elles le souhaitent« , de « soumettre à autorisation préalable toute transformation d’un local existant en meublé de tourisme« .
La Mairie pourra donc maîtriser et contrôler ce phénomène. Une excellente nouvelle.