En réponse au scandale provoqué, à Paris, par l’annonce du partenariat noué entre le CIO et Airbnb jusque 2028, faisant de la plateforme un des TOP sponsor des JO de Paris 2024, le président du CIO Thomas Bach s’est contenté d’un laconique : « Nos partenaires respectent les lois du pays hôte ».
Pour rappel, la maire de Paris, Anne Hidalgo, avait écrit à Thomas Bach pour s’insurger contre ce choix, dans un courrier très argumenté : « En soustrayant à Paris un nombre important de logements, Airbnb est un facteur d’augmentation du prix des loyers et d’aggravation de la pénurie de logements sur le marché locatif, pénalisant l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens, et, en particulier, les classes moyennes » a-t-elle entre autre écrit.
Dans la foulée de cette décision, les hôteliers avaient décidé de suspendre leur participation aux JO 2024, et certains syndicats comptaient s’adresser au comité d’éthique du CIO.
La réponse de Thomas Bach est symptomatique d’une vision strictement réglementaire du problème, qui plus est fausse. Car le fait qu’une entreprise respecte la loi ne signifie pas que son action est vertueuse et conforme aux supposées valeurs de l’Olympisme, surtout pour des JO comme ceux de Paris, qui se veulent exemplaire dans leur démarche environnementale et sociale.
Mais le pire est qu’Airbnb ne respecte pas la loi française ! La plateforme laisse en ligne des annonces qu’elle sait illégales, alors que la loi ELAN (en particulier) l’interdit. Certes, le groupe a décidé de contester ces réglementations au niveau européen et, les affaires n’étant pas tranchées sur le fonds, il peut se draper dans sa supposée intégrité.
Malheureusement pour les Parisiens, il semble bien que l’affaire soit d’ors et déjà tranchée. Le dollar a vaincu la morale (et même la loi). Reste à savoir si Paris peut sortir gagnant d’un bras de fer avec le CIO. Ce dernier n’a pas de solution de replis et devra, quoi qu’il arrive, laisser les Jeux se dérouler à Paris. Le COJO est-il capable de faire de cette affaire une question de principe et de tenter de fléchir Thomas Bach ?
Ils en parlent aussi : Le Figaro