Après une année 2018 record (2 millions d’euros), le montant total des amendes infligées aux locations Airbnb illégales à Paris devrait fondre en 2019. En cause : un blocage des dossiers suite à une réclamation d’Airbnb au niveau européen. Qui rend encore plus crucial les décisions de la Commission Européenne dans les semaines à venir.
En effet, Airbnb a fait passer, grâce à un intense lobbying, une directive européenne lui permettant de annuler une majeure partie des législations mises en place par les villes. La plateforme a ainsi, en début d’année, a saisi la Cour de Justice Européenne pour casser les décisions de la justice française. Dans l’attente d’un jugement sur le fond, tous les dossiers en contentieux sont bloqués. Les propriétaires peuvent continuer à louer, sans être, pour l’instant, inquiétés par la justice. Le montant des amendes est donc en chute libre (moins de 300 000 euros à la fin de l’année), et les jugements également (15 sur les six premiers mois de 2019, contre 156 sur l’année 2018).
Plus que jamais, le combat se joue donc au niveau européen. Si la Commission Européenne continue de soutenir Airbnb, la majorité des législations seront caduques, et les mairies n’auront plus aucun moyen de réguler l’activité d’Airbnb. Mais si la Commission se range du coté des municipalités, Airbnb sera obligé de se conformer aux règles mises en place. L’enjeu est donc crucial.
Ian Brossat, adjoint au logement à la mairie de Paris et en première ligne dans l’union de métropoles européennes déterminées à lutter contre Airbnb face à la Commission, espère que la crainte de futures sanctions dissuade les loueurs de continuer des pratiques illégales.