Ian Brossat, adjoint au logement à la mairie de Paris, revient sur sa lutte contre les effets nocifs d’Airbnb : il est persuadé que les villes vont finir par gagner contre la plateforme.
Il explique sa position : « Je mène ce combat au nom de la défense du logement. C’est important car le logement a beaucoup de particularités à Paris. La ville est très remplie et construite. Il n’existe plus de possibilités de construire de nouveaux logements neufs. L’enjeu va être sur l’utilisation des logements existants. Ce n’est pas un combat personnel » expose ainsi Ian Brossat, interviewé par nos collègues de Challenges.
Il détaille ainsi comment la situation a évolué, de la loi pour une République numérique, contraignante mais sans décret d’application, à la loi ELAN, qui prévoit des sanctions précises pour les plateformes comme Airbnb ni elles ne respectent pas la loi.
Il revient sur le fait qu’Airbnb, attaqué en justice par la Mairie de Paris pour ne pas avoir supprimé des annonces illégales, a contrattaqué en saisissant le Conseil Constitutionnel. La plateforme estime que la loi qui régule son activité n’est pas conforme à la constitution française : une technique de défense éprouvée de la plateforme, qui avoue donc, en filigrane, ne pas respecter la loi.
« C’est inacceptable. On ne peut pas accepter que des entreprises se moquent de nos législations nationales, et ne respectent en rien les gouvernements locaux. C’est la première fois que je suis confronté à une entreprise qui assume de ne pas respecter la loi. Depuis 2016, Airbnb refuse d’appliquer la loi et pratique toute une série de manœuvres dilatoires. Franchement comme si le Conseil constitutionnel n’avait que cela à faire… Mon objectif n’est pas de faire condamner Airbnb. Il faut juste responsabiliser Airbnb et empêcher les annonces illégales » tonne l’adjoint au logement.
Ian Brossat est néanmoins tout à fait optimiste sur l’issue de cette lutte : « Le mouvement de fond dans nos grandes métropoles est au retour des politiques de régulation. Au final on va gagner contre Airbnb, ce n’est qu’une qu’une question de temps. »
Il évoque enfin la nécessité de mettre en place une fiscalité spécifique pour les géants du net au niveau de l’Union Européenne, pour éviter l’évasion fiscale dont Airbnb s’est fait une spécialité.