Une enquête du Monde se penche sur les 118 personnes condamnées en 2018 pour location Airbnb illégale à Paris, et contraintes de verser, en tout, près de 2,1 millions d’euros d’amende. Ces 118 propriétaires ont été épinglés pour 156 logements, certains d’entre eux étant des multi-propriétaires. Plus de la moitié de ces logements sont situés dans les 5 premiers arrondissements de la capitale, cet hyper-centre où le marché locatif souffre le plus de l’activité de Airbnb.
Pour l’année 2018, l’amende moyenne est de 13 000 euros ; six propriétaires (en général récidivistes) ont écopés de l’amende maximale de 50 000 euros. A l’issu des différents procès, sur les 156 logements, 8 ont été convertis en offres de location touristique légales (un statut imposant de nombreuses contraintes). Les 148 autres sont retournés dans le marché locatif traditionnel. En tout 5 700 mètres carré de logement sont de nouveau disponibles pour les Parisiens !
Rappelons que la durée maximale de location sur Airbnb est fixée à 120 jours par an. Et que l’enregistrement des annonces en mairie est obligatoire à Paris, même si seules 27 000 logements sur 70 000 se sont acquittés de cette formalité.
Mais la Mairie de Paris envisage de muscler encore son offensive et de profiter, dans un avenir très proche, d’une possibilité que lui donne la loi ELAN : attaquer les plateformes laissant sur leurs sites des annonces illégales ou dont le décompte de nuités n’est pas précisés. L’amende prévue par la loi est respectivement de 12 500 et de 50 000 euros. L’adjoint au logement à la Mairie de Paris a indiqué que la municipalité allait saisir la justice « de façon imminente ».