A Paris, dans le quartier du Marais, dans la nuit du 29 au 30 juin 2019, entre 200 et 300 jeunes ont investis un appartement de 80 mètres carré, qui avait été loué illégalement sur Airbnb.
L’appartement est situé dans un hôtel particulier de la rue de Turenne. Une fête post-bac s’y est donc tenue, avec boisson à volonté pour un tarif attractif. « A une heure du matin, il y avait au moins 200 à 300 jeunes qui faisaient la fête, buvaient du champagne dans les couloirs, la cour pavée, le jardin à la française », affirme Pierre-François Vienne, président du conseil syndical de cet hôtel particulier.
La police intervient trois fois, et finit par interrompre la fête, pour tapage nocturne : « J’ai loué l’appartement sous le nom d’une amie sur Airbnb pour 500 euros la nuit pour y organiser une soirée. Y a rien de méchant mais les voisins ont pété les plombs ! » expose l’un des organisateurs à nos collègues du Parisien.
Le pire, c’est que cette location Airbnb n’était même pas légale. Le propriétaire n’en avait jamais entendu parler. C’est son locataire (qui, au passage, ne paye plus son loyer depuis 6 mois), qui a mis l’appartement sur Airbnb. Sans l’autorisation dudit propriétaire, qui se retrouve avec un logement ravagé : « Le constat d’huissier, établi avec un artisan le 1er juillet, évalue les dégâts commis dans l’appartement lors de cette soirée de 20 000 à 30 000 euros », précise le propriétaire.
«Des dérives inadmissibles » critique le maire du IIIème arrondissement, Pierre Aidenbaum (PS), qui pose la question de l’encadrement d’Airbnb. La plateforme, à son habitude, botte en touche. Annonçant d’abord que l’annonce était « a priori » désactivée à cette date – sachant que la plateforme touche une commission sur chaque location, elle sait si un bien a été loué ou non. Puis précisant que la sous-location est illégale, que le règlement d’Airbnb le précise, et que la plateforme n’est pas responsable.
« C’est un peu facile de rejeter la faute sur le loueur. Airbnb ne peut pas se déresponsabiliser ainsi. Dans les arrondissements du centre, la question de l’interdiction pure et simple d’Airbnb va devoir se poser sérieusement » tacle avec virulence Ian Brossat, adjoint au logement à la Mairie de Paris.
Ils en parlent aussi : Le Point, Le Figaro, Sud-Ouest, Ouest-France, 20 minutes