France Inter a suivi les équipes de contrôle des Airbnb illégaux à Paris : débusquer les fraudeurs s’avère « un véritable travail de détective ».
Le mercredi 25 septembre au matin, huit binômes d’agents municipaux vont vérifier des immeubles jugés suspects dans le 7ème arrondissement de la ville. Pour être légale, une location Airbnb à Paris doit être une résidence principale louée moins de 120 jours par an.
Les contrôleurs épluchent donc le site, et visent en particulier les annonces disposant d’un nombre élevé de commentaires en peu de temps, laissant supposer une location débordant les 120 jours. Second problème : Airbnb n’indique pas les adresses des locations. Il faut donc les découvrir : « On utilise Google Maps et les informations qu’on obtient par divers biais… Dans un sens, c’est un vrai boulot de détective ! » détaille une agente.
Il faut ensuite entrer dans l’immeuble, en espérant un interphone, en profitant d’une personne qui sort, voire en frappant aux carreaux des fenêtres du rez-de-chaussée. Au pire, un rendez-vous peut être fixé avec un propriétaire.
L’équipe découvre notamment, dans un immeuble où une seule location suspecte avait été repérée, un étage entier dédié à la location saisonnière, avec des douches aux extrémités, indiquant « Merci de maintenir cet endroit propre ». « C’est un hôtel qui ne dit pas son nom », expose une des contrôleuses. Et qui ne payent pas les taxes d’un hôtel aussi !
Lors des opérations de contrôle, les réactions des voisins sont très variables : « Certains nous accueillent avec de l’agressivité, parce qu’on les réveille ou parce que notre présence les heurte. Et puis d’autres sont très contents, parce qu’ils sont dérangés par les allées et venues des touristes, le bruit des valises… Leur immeuble devient un hôtel et ils ne savent plus quoi faire » expose une membre de l’équipe.
Sur la seule année 2018, plus de 5 000 logements ont été contrôlés, pour 185 poursuites, et 179 condamnations. Montant total des amendes : 2 138 000 euros.
Ils en parlent aussi : Le Nouvel Obs