Deux ans après un accident dans une location Airbnb qui a coûté un rein à son fils de 7 ans, un homme dénonce à grande échelle l’exaspérant silence de la plateforme : il a loué neuf camion publicitaire, qui ont sillonné Paris avec des messages accusant Airbnb.
L’affaire remonte à l’été 2016. Laurent Hosana loue sur Airbnb une propriété à Ibiza pour sa famille. L’annonce de la plateforme indique que la maison est «parfaite pour les enfants». Une fois sur place, la réalité s’avère légèrement différente : un puis non fermé de dix mètres dans la véranda, des bombonnes de gaz dans le jardin, des tiges de fer apparentes, une terrasse sans garde-corps…
Leur fils de 7 ans fait alors une chute du haut de cette terrasse, de deux mètres de hauteur. Hospitalisé d’urgence pour une hémmoragie interne, il s’avère que son rein droit a explosé. «Après l’accident, nous prenons contact avec Airbnb aux États-Unis par le biais d’un cabinet américain. Nous sommes baladés, déconsidérés et finalement renvoyés par un mail type ».
De réponses-types en refus d’assumer une quelconque responsabilité, le couple Hosana est promené d’un service à l’autre par Airbnb. «Si seulement Airbnb vérifiait les annonces de location et surtout ce qui est dit en matière de sécurité, cet accident aurait pu être évité», déplore Laurent Hosana.
Révolté de cette absence de prise en compte de son problème, le couple décide d’appliquer la seule méthode permettant d’avoir un peu de considération de la part d’Airbnb : occuper le terrain médiatique. Laurent Hosana a ouvert un fil Twitter, AirSVP, pour témoigner et inciter les autres voyageurs mécontents à faire de même ; puis il a loué neuf camions publicitaires, qu’il a recouvert de messages dénonçant l’assourdissant silence d’Airbnb, et qu’il a fait circuler dans tout Paris le 26 septembre 2018.
« Depuis, Sacha apprend à vivre sans son rein droit avec les contraintes et les interdictions que cela induit. De nombreuses activités sportives lui sont interdites et certains métiers lui seront inaccessibles » expose un des tweets.
Etrangement, Airbnb a alors fini par réagir, en promettant une entrevue à Laurent Hosana, en assurant avoir fait tout son possible, et en signalant que l’annonce répondait aux normes de sécurité espagnoles et avait été retirée du site. D’après le père de famille, tout cela est strictement faux. « Nous n’avons jamais reçu la moindre aide de leur part et n’en ai d’ailleurs pas sollicité» dénonce-t-il, avant de poursuivre : «J’imagine mal que la réglementation espagnole autorise la construction de terrasse, même entourant une piscine, sans garde-corps».
Concernant le soit-disant retrait de l’annonce, Laurent Hosana est encore plus cinglant : «C’est encore faux. L’annonce est toujours disponible à la location. Je l’ai fait constaté par huissier. Mieux: le propriétaire est désormais gratifié d’un statut «superhost»».
Cette triste affaire prouve à la fois le danger de sites de location n’imposant pas de contrôles de sécurité et la révoltante inaction d’Airbnb en cas de problème.
Ils en parlent aussi : Le Parisien