L’union fait la force : réunis à Nice, les principaux syndicats hôteliers de France ont décidé de proposer, ensemble, une campagne de communication numérique pour marquer leur différence avec les plateformes comme Airbnb. Lancée sur les réseaux sociaux, cette campagne visera les jeunes entre 25 et 35 ans, grands utilisateurs d’Airbnb, et les familles. Le but : mettre en avant les différences concrètes avec les plateforme, et notamment le service, la qualité, la sécurité, l’humain.
Elle a été présentée le 5 avril 2018, à Nice, par Denis Cippolini, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) des Alpes-Maritimes, Jacques Barré, patron du Groupement national des chaînes hôtelières (GNC), ainsi que Roland Héguy et Laurent Duc, respectivement présidents de l’Umih et de sa branche hôtellerie.
Baptisée « Cimer Albert », cette campagne met en scène un personnage de majordome aux petits soins avec ses clients : «sans opposer hôtel et location meublée à la nuitée, c’est notre rôle de veiller à ce que nos établissements, nos salariés, tous les services que nous offrons, soient valorisés et connus de tous. C’est avec humour et en passant par les réseaux sociaux, qu’Albert transmettra nos valeurs au plus grand nombre: accueil, service, qualité, sécurité » expose Jacques Barré.
Car les différences entre l’offre hôtelière classique et les locations de type Airbnb sont légions, provoquant une concurrence déloyale qui exaspère les hôteliers. Les quatre hommes les ont rappelées : « Ce qui nous gêne, c’est la dérive et ses conséquences : la politique du logement se raréfie, les consommateurs n’ont pas les mêmes cadres de sécurité en matière de prévention des incendies, d’accessibilité des handicapés, etc. Sans parler des nuisances sonores, de certaines incivilités… » détaille Denis Cippolini.
La fiscalité pose également question : les plateformes de type Airbnb « échappent complètement à la TVA et pratiquent donc des tarifs moindres que les nôtres ». Et concernant la taxe de séjour, qu’Aibnb collecte, et les impôts sur les sociétés, c’est le grand écart ! Sur Nice et ses environ, 15 000 chambres hôtelières font face à 10 000 logements Airbnb : « Sur Nice et la Métropole, on collecte 7 650 000 euros en taxe de séjour, quand Airbnb n’en collecte officiellement que 863 000 ! Comme ces loueurs n’ont pas de numéros d’enregistrement – ainsi que le demande la loi -, ne subissent pas de contrôles, nous pensons, qu’ils ne déclarent pas tout. Quand on pense qu’Airbnb, de nationalité américaine, n’a que 25 salariés en France et n’a payé, en France, pour l’année dernière, que 96 000 euros d’impôts, on voit bien que quelque chose ne va pas… » tonne Denis Cipollini.