Le Conseil Municipal de New York vient d’approuver un projet de loi permettant de traquer avec plus d’efficacité les locations Airbnb illégales et mieux faire appliquer la réglementation en vigueur. Rappelons que New York interdit la location Airbnb de moins de 30 jours, à moins que le propriétaire ne soit présent sur place.
La nouvelle loi obligerait Airbnb à transmettre aux services municipaux les coordonnées (noms et adresses) de toutes les personnes louant à New York sur la plateforme. 44 membres du Conseil Municipal sur 51 sont favorables à cette mesure.
Pour autant, un intense lobbying se poursuit pour s’attirer les bonnes grâces de l’opinion publique, afin de faire basculer la décision de son coté. Airbnb propose l’habituel argument que la plateforme sert essentiellement de complément de revenu à des New Yorkais pauvres (qui, en général, respectent la loi et ne sont donc pas visés par ces mesures…).
De son coté, le ShareBetter Education Fund – un groupe soutenu par l’Association des hôtels, le Conseil des métiers de l’hôtellerie et des groupes militants pour le droit au logement – a lancé une nouvelle campagne de communication et de publicité, décrivant comment trop de propriétaires expulsent leurs locataires à l’année pour louer illégalement leur logement sur Airbnb, renforçant la crise du logement dans la Grosse Pomme. Une pétition en faveur de la loi a déjà recueilli 3 000 signatures.
Si ShareBetter ne doute pas que la loi soit adoptée, la crainte est qu’Airbnb attaque la ville de New York en justice pour empêcher de la faire appliquer : « Avec Airbnb qui menace déjà de poursuivre la ville en justice et de dépenser des millions pour dissimuler les fraudeurs, il faut continuer de raconter ces histoires de locataires expulsés de leurs logements abordables » expose une source proche du dossier.