Aux Etats-Unis, à Nashville, dans l’Etat du Tennessee, la municipalité veut réguler l’activité d’Airbnb, mais des lois, passés au niveau de l’Etat grâce au lobbying de la plateforme, l’en empêchent.
Retour en arrière. Mi-2017, la ville de Nashville annonce qu’elle prépare une loi interdisant les « mini-hôtels », ces logements que le propriétaire n’occupe jamais et qui sont loués à l’année sur Airbnb. Nashville est la ville la plus touristique du Tennessee, et le principal marché d’Airbnb dans cet Etat.
Au cours du second semestre de 2017, Airbnb double le nombre de lobbyistes qu’elle emploit au Tennessee, passant de quatre à onze. Entre février 2017 et août 2018, Airbnb a dépensé entre 225 000 $ et 350 000 $ en lobbying, selon les rapports que la plateforme a remis à l’Etat du Tennessee.
Premier effet de ce lobbying : en janvier 2018, le ministère du Revenu du Tennessee signe un accord avec Airbnb. Il prévoit que la plateforme va collecter les taxes locales… en excluant la taxe d’occupation de 5% dans la ville Nashville, privant la ville d’importantes recettes fiscales. Quelques jours plus tard, la municipalité de Nashville adopte son ordonnance qui interdit les « mini-hôtels ».
Mais, en avril 2018, un projet de loi, écrit en consultation avec Airbnb, est présenté devant l’Assemblée du Tennessee. Elle est portée par un représentant dont la campagne a été soutenue par des dons émanant d’Airbnb. Cette loi précise que les locations de courte durée ne peuvent pas être considérée comme des hôtels. Elle inclue même une disposition empêchant les villes d’interdire les locations type Airbnb. La loi est adopté par l’Assemblée. Et l’ordonnance de Nashville devient, dans la seconde, illégale…
Quand Airbnb ne refuse pas d’obéir aux lois, la plateforme se fabrique des lois sur mesure…