Devant l’explosion de l’offre Airbnb à Nantes, la municipalité vient de voter trois mesures permettant de réguler l’activité de la plateforme : enregistrement obligatoire en mairie, compensation à partir de trois logements loués sur Airbnb, forte augmentation de la taxe de séjour.
Le but de ces mesures est de rétablir l’équité entre les professionnels déguisés qui assèchent le marché locatif en louant sur Airbnb et les professionnels du tourisme, sans pénaliser les utilisateurs occasionnels d’Airbnb, qui loue un bien quelques jours ou semaines par an.
Dans le détail, à partir du 1er janvier, la municipalité mettra en ligne un site où toute personne voulant louer à Nantes sur Airbnb devra s’enregistrer. Ce dispositif permettra de repérer les loueurs qui ne respectent pas la limite des 120 jours de location par an et de faciliter les contrôles. « Nous veillerons aussi à ce qu’il n’y ait pas plus de 50% des appartements d’un immeuble inscrits sur Airbnb. L’objectif est de protéger l’habitat mais aussi le secteur de l’hôtellerie » expose Fabrice Roussel, vice-président au tourisme à Nantes métropole.
Seconde mesure, afin de lutter contre les multi-loueurs : «à partir du troisième logement mis en location par une même personne, nous demanderons désormais des mesures de compensation sur l’habitat, prévues dans la loi» détaille Fabrice Roussel. Le propriétaire devra ainsi acheter un local commercial d’une surface équivalente à celui loué sur Airbnb et le transformer pour le mettre en location classique.
La ville va enfin augmenter fortement la taxe de séjour pour les locations Airbnb : jusqu’ici fixée à 65 centimes par nuit quel que soit le bien concerné, provoquant des différences souvent monumentales avec l’hôtellerie classique, elle sera portée à 3% du prix de la location.