Progressivement, toutes les villes de 200 000 habitants et plus ont mis en place l’enregistrement obligatoire en mairie pour les locations Airbnb, comme la loi l’y autorise. Le but ? Réguler l’activité de la plateforme, éviter les abus, défendre le marché locatif de la ville. Toutes ? Non. Une ville résiste encore et toujours. Et laisse libre champ à Airbnb. Marseille est cette étrange exception.
« En juillet dernier, j’avais rencontré la vice-présidente départementale en charge du tourisme. Elle était bien consciente de la réglementation mais elle m’avait dit que l’enregistrement des propriétaires était uniquement une compétence municipale« , expose Laurent Duc, président de la branche hôtellerie à l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih).
Mais Marseille n’a pas souhaité profiter de cette possibilité de régulation, alors même que, dans certains quartiers, l’offre Airbnb croît sans contrôle. Avec un effet réel sur le marché locatif. Les professionnels du secteur en témoignent : « La conséquence avec l’essor des plateformes de location, c’est que de plus en plus de nos clients nous disent qu’ils ne veulent plus faire de la location à l’année mais de la location en Airbnb. C’est un vrai préjudice économique. Il y a un risque, si rien n’est fait, de pénurie de logements pour les Marseillais » déplore François-Xavier Guis, secrétaire général dans le département de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). Les quartiers les plus menacés : le Vieux-Port et le Panier.
Pourquoi la municipalité ne veut-elle pas réguler Airbnb ? « La vérité politique de Marseille, je serais bien incapable de l’expliquer. Je ne sais vraiment pas pourquoi » expose Laurent Duc. L’hôtelier a tout de même une petite idée derrière la tête, impossible à vérifier : « Dans certaines petites villes, les élus ne prennent pas d’arrêté pour mettre en place une plateforme d’enregistrement car une bonne partie du conseil municipal fait du logement sur les sites comme Airbnb« . Serait-ce un début d’explication ?