L’Umih, principal syndicat hôtelier de France, tance la mairie de Marseille, qui refuse de mettre en place le numéro d’enregistrement pour Airbnb, provoquant une explosion de ces locations saisonnières, qui pèse sur le marché immobilier. La mesure est pourtant obligatoire depuis 2016.
L’union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) des Bouches du Rhône souligne ainsi que l’inaction de la mairie est dommageable à leur activité, mais aussi aux habitants de la ville : « Sans numéro d’enregistrement, une personne va pouvoir louer son appartement 120 nuits sur Airbnb, puis 120 nuits sur Booking, donc deux fois plus que ce que la loi autorise », dénonce Nicolas Guyot, président des hôteliers des Bouches-du-Rhône.
« Nous ne voulons pas de la mort de ces locations, nous n’y parviendrions pas de toute façon. Et ces locations nous offrent une certaine élasticité. Nous demandons la mise en place de ce numéro pour d’avantage d’adaptation au marché. Lors des périodes pleines, nous sommes souvent complets, la complémentarité avec ces locations est bénéfique. Mais ce n’est pas tenable lors des périodes plus creuses, nous avons besoin de régulation », plaide Nicolas Guyot.
Les conséquences sont limpides sur l’ampleur de l’offre Airbnb : Marseille compte deux fois plus de locations Airbnb (18 000) que de chambres d’hôtel (9 000), aucune ville de France ne présente un tel déséquilibre. L’absence de numéro d’enregistrement et le refus de la mairie de contrôler ces locations sont une des causes principales de cette situation. L’Umih a beau contacter régulièrement la mairie, rien n’est fait. « On nous a expliqué qu’il n’y avait pas le personnel pour, qu’ils étaient mobilisés pour la rue d’Aubagne, qu’il fallait leur laisser le temps. Sauf qu’après trois ans, rien n’a été mis en place », déplore Nicolas Guyot.