Au Portugal, à Porto et, surtout, à Lisbonne, les habitants peinent désormais à habiter dans certains quartiers confisqués par le tourisme, notamment à cause de l’explosion de l’offre Airbnb.
« Un certain nombre de Lisboètes historiques ne peuvent plus vivre en ville parce que les prix des loyers sont devenus trop élevés et l’acquisition immobilière n’est pas dans leurs moyens. C’est relativement récent, dénonce Yves Léonard, historien, enseignant à Sciences Po et spécialiste de l’histoire contemporaine du Portugal.
« Il y a un boom touristique impressionnant et une spéculation immobilière », complète-t-il, qui entraînent « une montée des prix de l’immobilier ». Des manifestations ont eu lieu à Lisbonne et Porto le samedi 22 septembre, pour dénoncer cette gentrification des deux villes et la spéculation immobilière : « Toutes ces villes craignent le syndrome Airbnb » lance Yves Léonard.
Depuis la crise de 2011, le Portugal a mis en place des lois incitants les étrangers à venir s’installer en centre-ville, ainsi que des mesures favorisant le tourisme. De nombreux logements des centres historiques de Lisbonne et, dans une moindre mesure, de Porto ont été retirés du parc locatif traditionnel pour être mis en location saisonnière, notamment sur Airbnb.
De quoi aviver un agacement légitime et un espoir qu’une régulation plus ferme du tourisme et d’Airbnb, comme à Barcelone, redonne la ville à ses habitants.