Le gouvernement italien vient d’annoncer sa volonté de réguler l’activité Airbnb : l’Italie ne dispose pas actuellement de législation à ce sujet.
L’Italie est pourtant le quatrième marché mondial d’Airbnb, avec 500 000 logements disponibles. De nombreuses municipalités (notamment les plus touristiques) souffrent de logements confisqués par la plateformes, qui tendent encore plus leur marchés immobiliers.
A Florence, un quart des maisons du centre-ville sont en location sur Airbnb ! Le nombre de logements disponibles sur Airbnb par rapport au nombre d’habitants à Florence est de 295 pour 10.000, à Venise, il atteint 301 logements pour 10.000 habitants ! Des records qui ont un impact considérable sur le marché locatif et la mutation des centre-villes, dédiés exclusivement au tourisme.
Le gouvernement a donc décidé de prendre des mesures pour réguler la plateforme : « Airbnb est un phénomène qui doit être régulé de manière intelligente. Le phénomène représente un type de tourisme intéressant dont l’Italie ne peut pas se passer, mais il doit observer des règles. Arrondir les fins de mois ne pose pas de problème, mais en revanche exercer une activité entrepreneuriale masquée ce n’est pas possible », affirme Dario Franceschini, le ministre italien du Tourisme.
Un projet de loi sera prochainement présenté en Conseil des ministres, pour une entrée en vigueur entre juin et septembre 2020. Il prévoit une limite de trois appartements loués sur Airbnb par personne pour bénéficier d’une fiscalité individuelle (21%) ; au-delà, le taux d’imposition de l’hôtellerie s’appliquera.
On peut s’étonner de la timidité de la mesure, surtout en la comparant aux législations encadrant Airbnb en France, en Espagne, aux Pays-Bas, à Berlin, Londres, New-York ou Los Angeles – qui limitent souvent la location à une seule résidence principale et interdit la location de résidences secondaires.
Il semble que le gouvernement veut seulement augmenter ses recettes fiscales. Airbnb pratique en effet en Italie une évasion fiscale agressive. Le fisc italien a récemment réussi à récupérer 6 millions d’arriérés auprès de la plateforme. Dans 23 communes, Airbnb ne reverse pas à l’Etat la taxe de séjour comme exigé par la loi. Le gouvernement italien a d’ailleurs attaqué Airbnb en justice : la Cour de Justice Européenne devrait prochainement statuer sur cette affaire.