Une crise immobilière sans précédent sévit en Grèce, dans les régions et quartiers touristiques, provoquée par la confiscation des logements pour les mettre en location Airbnb.
Le tourisme ne cesse de prendre de l’ampleur en Grèce. Une aubaine pour une économie locale fragilisée, mais une catastrophe pour l’immobilier, notamment à Athènes ou dans les îles. En effet, en Grèce, les locataires n’ont aucune protection face à leur propriétaire ; il peut dénoncer le bail comme il l’entend, avec un préavis fixé par un juge (trois mois maximum).
Dès lors, un maximum de propriétaires récupérent leurs logements pour les mettre en location touristique, ou pour les revendre grassement à des investisseurs étrangers, qui vont les rénover et les louer à prix d’or sur Airbnb et autres plateformes de location saisonnière.
Des retraités se retrouvent ainsi expulsés d’appartement qu’ils occupaient depuis des longues années, mais tous les âges sont touchés. Les logements disponibles à la location se réduisent comme peau de chagrin, et les habitants ne peuvent, tout simplement, plus se loger.
« Nous avons le cas d’un juge du tribunal de paix, qui dort dans sa voiture depuis six mois parce qu’il n’arrive pas à trouver de logement. Nombre d’étudiants se retrouvent aussi sans rien à l’approche du mois de juin, en pleine période d’examens. Quant aux familles avec enfants et même nourrissons, elles n’ont pas plus de solution », expose, dépité, Angelos Skiadas, avocat et président de l’association des locataires de Grèce.
Et les habitants ont beau se mobiliser et manifester, le gouvernement reste dans une inquiétante inaction, estimant que le tourisme rapporte beaucoup, et que les investisseurs étrangers mettent les logements aux normes européennes. Le prix à payer est que les Grecs n’y habitent plus. Combien de temps cette situation sera-t-elle tenable ?