En France, les régions rurales aussi souffrent de la concurrence déloyale d’Airbnb et du manque à gagner provoqué par les annonces illégales. C’est le cas notamment dans le Berry, où les locations Airbnb se multiplient. Si les autorités n’ont rien contre une offre qu’ils jugent complémentaire des hébergements classiques, le manque d’équité en terme de réglementation et de taxe pose problème.
« On est pour, à condition que tout le monde soit dans les clous », dénonce la présidente de l’office de tourisme Berry-Sologne, Marylène Geneviève dit Damien, qui pointe les propriétaires qui ne s’enregistrent pas en mairie et ne paient ni la taxe de séjour, ni la taxe sur les ordures ménagères : « Pourquoi n’importe quel pékin pourrait louer une chambre ? Il faut que tout le monde soit sur un pied d’égalité, sinon c’est de la concurrence déloyale. ».
La présidente de la communauté de communes Sauldre et Sologne, Laurence Renier, attaque « une économie parallèle », où les propriétaires échappent à toutes les taxes : « Pour la taxe sur les ordures ménagères, ça veut dire que les autres administrés paient pour eux, c’est là que ça me gêne. ».
Et ce manque à gagner peut rapidement devenir plus que conséquent pour les communautés de communes rurales : « J’ai fait une étude sur trois communes : Brinon-sur-Sauldre, Argent-sur-Sauldre et Blancafort, où 40 % des hébergeurs sont non déclarés. Ça fait une perte d’environ 10.000 euros pour la CDC, taxe de séjour et taxe sur les ordures ménagères réunies, rien que pour ces trois communes » détaille Vincent Vernot Desroches, le propriétaire des Bulles de Sologne, à Brinon-sur-Sauldre, et administrateur de l’office de tourisme. De quoi vouloir se battre contre les abus de la plateforme !