L’aventure d’un voyageur a mis en lumière une absurdité dans la façon dont Airbnb collecte la taxe de séjour en France : la plateforme prend en compte tous les voyageurs, même ceux qui devraient être exemptés, notamment les mineurs.
L’histoire est racontée par un père de famille, qui a loué un Airbnb à Moulins, pour lui, sa femme et leurs deux enfants mineurs. Airbnb collecte automatiquement la taxe de séjour pour ce type de voyage, puis reverse la somme totale à la Communauté de Communes, au 31 décembre de l’année concernée. Or, ce père de famille constate que, selon le calcul d’Airbnb, ses enfants payent également la taxe de séjour. Ce qui est contraire à la loi : les mineurs ne sont pas concernés par cette taxe.
Contacté par le voyageur, Airbnb admet clairement son incompétence en la matière : « il est vrai que les enfants ne sont pas censés la payer. Veuillez savoir que le système informatique de la plateforme n’est pas à même à prendre en compte les exemptions » Cette information est même répétée, noir sur blanc, sur le site Internet d’Airbnb !
Le pire, pour ce père de famille, est que la somme indûment collecté n’a pas encore été versée à la Communauté de Commune, qui ne peut donc pas la lui rembourser. Et Airbnb se déclare également incompétent en la matière.
Airbnb est d’ailleurs clairement dans l’illégalité en n’adaptant pas son système informatique aux voyageurs mineurs – comme d’autres acteurs du tourisme, comme les Gîtes de France, ont réussi à le faire, sans les moyens et les équipes informatiques pléthoriques dont disposent Airbnb.
« Airbnb semble être dans l’illégalité, la plateforme ne peut pas prélever une somme qui n’est pas due » déclare ainsi le cabinet d’avocat d’un professionnel du tourisme. « Les plateformes de réservations sont dans l’obligation de calculer le montant de la taxe à percevoir sur l’assujetti en conformité avec les délibérations des communes ou EPCI (Établissement public de coopération intercommunale, ndlr) mais également en conformité avec la Loi et les exemptions qu’elle prévoit » corrobore Maître Durand du cabinet Affaires Publiques.
« C’est toujours le même problème. Il y a la loi puis son interprétation faite par Airbnb », conclue Maître Bellaiche, avocat de l’UMIH.