Depuis plusieurs années, les hôteliers de France se plaignent de subir la concurrence déloyale d’Airbnb : emboitant le pas à la ville de Paris, ils ont décidé d’attaquer la plateforme de location saisonnière en justice.
Le principal syndicat hôtelier de France, l’Umih (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), vient ainsi d’assigner Airbnb devant le Tribunal de Commerce de Paris pour « concurrence déloyale », car la plateforme « viole sciemment » les règles qui encadrent son activité.
En cause : le fait qu’Airbnb laisse en ligne des annonces qui ne respectent pas les lois – limite des 120 jours de location annuelle dépassée, non-déclaration en mairie où elle est obligatoire, sous-location abusive signalée par le propriétaire.
L’Umih souligne notamment qu’Airbnb a un dispositif permettant de bloquer automatiquement toute annonce des quatre premiers arrondissements de Paris dès que les 120 jours de location sont dépassés, preuve que la plateforme a les moyens techniques de respecter la loi : mais elle ne le fait que dans le centre de la capitale, alors que cette réglementation s’applique à l’ensemble de Paris, ainsi qu’à la majorité des grandes villes et villes touristiques de France. Ainsi, « le non-respect de la réglementation par la société Airbnb est parfaitement assumé » pointe l’Umih.
L’Umih accuse la plateforme d’« agissements illicites nécessairement pharaoniques », reprenant des « estimations non démenties » qui ont chiffré à 6,5 milliards d’euros l’offre d’hébergement touristique proposée en France par Airbnb en 2016. « En partant du postulat que la société Airbnb propose à la location 1% d’offres illicites, le préjudice total pour la profession (hôtelière) se quantifierait en dizaines de millions d’euros uniquement sur une année ».
La première audience, consacrée à la procédure, se tiendra le 14 février 2019.
Ils en parlent aussi : Le Parisien, Le Figaro, Ouest France, 20 minutes