La mise en place du bail mobilité par le biais de la loi ELAN ouvre la porte, pour les propriétaires, à un mix avec Airbnb qui pourrait s’avérer problématique – et empêcher le retour de ces biens dans la location « traditionnelle ».
Sur le principe, le bail mobilité mis en place par la loi ELAN (Evolution du logement et aménagement numérique, votée à l’automne 2018) est plutôt une bonne chose. Il met en place un système de location modulable, qui s’adresse aux personnes séjournant, pour des raisons professionnelles ou d’études, dans une ville pour une durée limitée. Pas de dépôt de garantie, valable entre 1 et 10 mois, non reconductible, il correspond plutôt bien à l’évolution de nos sociétés. Il a été mis en place pour éviter que les personnes en situation de mobilité professionnelle ne se trouvent obligés de louer sur des plateformes touristiques type Airbnb.
Le seul soucis, c’est qu’il est, justement, parfaitement compatible avec une location Airbnb. Et il risque d’entraîner des dérives : pour l’association Droit au logement, il « constitue une aubaine pour les bailleurs privés, car il va leur permettre de sortir du cadre du bail meublé d’un an renouvelable automatiquement, afin d’alterner avec les locations touristiques en saison haute, et en bail mobilité en saison basse ».
L’alliance de ces deux types de location est en effet fort lucratif, et ne risque pas d’encourager les propriétaires à remettre leurs biens en location traditionnelle, meublée ou non. Le risque est que le logement se retrouve vide une partie de l’année, tout en rapportant davantage à son propriétaire. Dans un contexte de pénurie de logements dans les centre-villes, ce serait une bien mauvaise nouvelle.