Dans un éditorial pour Sud Radio, Henri Guaino est revenu sur le développement d’Airbnb en France, qu’il accuse de « tuer l’âme de nos villes ». Il pointe deux dérives principales d’Airbnb : d’abord la plateforme n’est pas taxée comme les professionnels de l’hôtellerie, une concurrence déloyale qui favorise cette économie numérique ; ensuite ce système offre aux propriétaires des revenus plus élevés qu’une location classique à l’année, qui pousse les propriétaires à la choisir.
« Cette situation n’a pas que des effets sur l’économie du tourisme, mais sur la ville elle-même, sur la manière dont elle fonctionne, et sur la population de cette ville. À Venise, Airbnb a fait des dégâts considérables ! Les propriétaires préfèrent partir et aller vivre ailleurs pour louer leurs appartements assez chèrement aux touristes. Il ne reste donc plus que des touristes, et tout le cadre s’en trouve modifié (services, réseaux, commerces, etc.). Par ailleurs, pour ceux voulant rester, cet exode fait considérablement monter le prix des loyers » détaille Henri Guaino.
Il réclame une meilleure régulation et taxation de l’activité d’Airbnb, ainsi qu’une législation spécifique pour les centre-villes, afin de les défendre d’une pression touristique trop forte. Car le risque de voir mourir ces centres est réel : « La ville n’est plus la ville, et le cœur de ville devient une sorte de parc à touristes ou de Disneyland, sans l’urbanité qui fait l’intérêt et l’âme de la ville » explique l’éditorialiste, qui conclue avec force : « les effets de la révolution numérique ne doivent pas obligatoirement se produire sous prétexte que c’est la modernité. »