Une étude américaine vient de démontrer que, contrairement à ce qu’affirme la plateforme, Airbnb ne profite pas à l’économie locale dans les quartiers noirs ou hispaniques des Etats-Unis.
C’est en effet l’une des rengaines d’Airbnb et un argument choc asséné pour se justifier des critiques : la présence de voyageurs louant sur Airbnb est profitable à l’économie locale, puisqu’ils consomment dans les boutiques et restaurants à proximité de leur lieu d’hébergement. La plateforme a toutefois l’art de présenter la réalité à son avantage, car elle part du principe que tout voyageur utilisant Airbnb n’aurait jamais voyagé sans la plateforme – ce qui est loin d’être le cas : les utilisateurs d’hôtels, de gîtes ou autres moyens d’hébergement professionnel consomment aussi à proximité de leur hébergement !
Mais l’étude menée par l’Université Purdue, aux Etats-Unis, démontre de plus que, si la présence de voyageurs Airbnb dans un quartier blanc profite bien à l’économie locale, ce n’est pas le cas des quartiers où vivent majoritairement des minorités, noires ou hispaniques notamment.
« Airbnb a affirmé à de nombreuses reprises profiter aux économies locales des quartiers noirs, surtout à New York. Nous n’avons trouvé aucun élément permettant de prouver cet impact économique sur l’emploi dans les restaurants » a déclaré Mohammad Rahman, professeur à l’université Purdue et l’un des auteurs de l’étude.
Dans les quartiers blancs de New York, Austin, Chicago, Los Angeles, Portland et San Francisco, une augmentation des voyageurs Airbnb provoque une augmentation de l’emploi dans la restauration et des réservations dans les restaurants.
Dans les quartiers où plus de 50% de la population est d’origine noire ou hispanique, ce n’est pas le cas. Comme si les voyageurs habitaient dans ces quartiers, mais préféraient aller manger ailleurs… Mais c’est une constante : la discrimination raciale sévit fortement sur les plateformes collaboratives, et Airbnb est loin de faire exception !