Aux Etats-Unis, une étude démontre que la concurrence d’Airbnb pèse sur le secteur de l’hôtellerie traditionnelle, provoquant une baisse des taux d’occupation et une stagnation des tarifs.
Plus tôt dans l’année, un autre rapport avait prouvé qu’en dix ans, la plateforme avait provoqué une baisse des chiffres d’affaire, du taux d’occupation et des prix des chambres des hôtels dans dix villes américaines, Boston, Chicago, Denver, Houston, Los Angeles, Miami, Nashville, New York, San Francisco et Seattle.
Cette nouvelle étude émane du cabinet CBRE Research. Baptisée « A Maturing U.S. Market & Its Impact on Traditional Hotels « , elle conclue qu’Airbnb tend à rendre les hôteliers « exsangues » : « Dans la plupart des marchés où la croissance de l’offre de location à court terme est élevée, l’augmentation en pourcentage du prix quotidien moyen est désormais inférieure au taux d’inflation et/ou aux évolutions historiques récentes », détaille le rapport.
D’après le texte, la flexibilité des offres de locations à court terme, qui peuvent très rapidement se multiplier lors d’événements majeurs ou durant la haute saison, puis disparaître en basse saison, empêche les hôteliers de maîtriser leurs possibilités de fixer leurs tarifs. Entre 2015 et 2019, le nombre de locations type Airbnb a augmenté de 851 000 unités aux Etats-Unis – les prévisions annoncent 105 000 de plus en 2020. Elles représentent aujourd’hui 10% de l’offre hôtelière américaine, avec des pics dans les villes les plus touristiques : 22,3% à Los Angeles, 19,2% à Miami, 18% à Austin et 16,8% à New-York.
Conséquence de cette augmentation de l’offre de locations saisonnière : pour la première fois depuis 2009, l’industrie hôtelière américaine devrait connaître cette année une stagnation de la recette par chambre disponible, selon les premières prévisions de 2020 de STR and Tourism Economics. De quoi donner du grain à moudre pour les municipalités qui veulent mieux encadrer l’activité d’Airbnb qui, contrairement à l’hôtellerie, n’emploie un Américain et ne paye que trop peu de taxes.