Depuis novembre 2019, les habitants d’un immeuble résidentiel de Colombes ont comptés par moins de 39 soirées, festives et bruyantes, dans un loft loué sur Airbnb ! L’annonce précise que l’appartement est particulièrement adapté à organiser des fêtes. Dès lors, chaque location Airbnb est l’occasion d’une soirée, parfois ravageuse, avec entre 20 et 50 invités, qui ne respectent pas le voisinage ni les parties communes. La fin de la quiétude pour les autres habitants.
Et la naissance d’une véritable inquiétude. « C’est de l’insécurité parce que les gens sont violents, se battent entre eux. Quand on veut leur parler, évidemment ils sont agressifs avec nous donc c’est une insécurité au quotidien et potentielle à l’avenir, dès lors qu’ils ont le code et qu’ils peuvent accéder à l’immeuble », détaille un voisin excédé. Les habitants de l’immeuble ont tenté de négocier avec le propriétaire du loft. Devant la fin de non-recevoir, ils se sont tournés vers Airbnb.
La réponse de la plateforme prouve bien que les discours d’Airbnb sur la lutte contre les fêtes et les locations destinées à organiser des fêtes (et leurs conséquences parfois mortelles, comme aux Etats-Unis) étaient un joli air de flûte : « Nous avons partagé vos préoccupations avec l’hôte Airbnb en question et leur avons suggéré des solutions pour résoudre le problème à l’avenir. Nous continuerons de prendre note de toutes les plaintes ou problèmes soulevés à l’égard de cette inscription ». Un robinet d’eau tiède, qui signifie une chose : Airbnb veut temporiser, pour encaisser les commissions de cette location tant que la loi (ou la pression médiatique) ne l’en empêchera pas.
« J’avoue qu’un matin j’ai pleuré, je n’ai pas pu aller au travail parce que je me disais, personne ne nous écoute. On va subir ça encore combien de fois? », s’alarme une autre voisine, qui a fini par prendre des somnifères pour tenter de retrouver (un peu) de sommeil. Pour mieux peser, les habitants de l’immeuble se sont réunis et ont créé, entre autre, un compte Twitter très actif, pour alerter sur leur situation, emblématique des dérives d’Airbnb.