A Chicago, une journaliste de Vice, en louant un logement Airbnb, a mis à jour un réseau d’arnaqueurs, qui jouent sur le flou des règles de location d’Airbnb. La plateforme continue de réagir avec mollesse face à ces soucis, pourtant devenu endémiques.
La journaliste décrit son aventure dans un récit détaillé. De passage à Chicago, elle a loué un bel appartement sur Airbnb. Peu avant l’heure de son arrivée, elle reçoit un appel du propriétaire, qui lui annonce que des problèmes de plomberie rendent l’appartement inhabitable. Il lui propose alors de la reloger dans un appartement à proximité, mais plus grand. Elle accepte, et valide la procédure sur Airbnb. Arrivée sur place, elle se rend compte que le second appartement est insalubre et n’a pas été habité depuis longtemps. Elle y passe une nuit, et part à l’hôtel.
Elle demande alors le remboursement de la location à Airbnb. Mais, comme elle a accepté un relogement, le site ne lui propose, suivant ses règles, qu’un quart de la somme. La journaliste trouve cette affaire louche. Elle commence à enquêter sur cette annonce. Elle s’aperçoit rapidement que tous les commentaires positifs émanent de couples vivant, eux aussi à Chicago, et louant aussi des appartements sur Airbnb – étrange de louer un appartement dans sa ville !
En poussant plus loin ses investigations, elle découvre des commentaires négatifs racontant une histoire similaire à la sienne. Elle se rend finalement compte que les couples ayant posté des commentaires positifs louent… le même appartement, simplement photographié sous d’autres angles !
Tout cela sentant l’arnaque, elle remonte jusqu’aux premiers commentaires, et découvre le nom du bailleur d’origine de l’immeuble, ainsi que sa supposée société immobilière. Elle trouve le site Internet de ladite société, et appelle le numéro de téléphone indiqué. Elle tombe sur un employé, qui lui dit ne pas connaître le nom du bailleur quand elle le mentionne. Il raccroche. Depuis le site de la société immobilière est en maintenance, et le numéro de téléphone sonne dans le vide…
Elle contacte Airbnb. D’une part pour dénoncer le réseau d’arnaque. Airbnb, fidèle à sa politique dans ces cas, désactive l’annonce et le profil auprès duquel la journaliste avait réservé. Mais aucun des autres « couples » qui louent le même appartement fantôme…
D’autre part pour souligner que leurs règles d’annulation posent problème, et incitent les arnaqueurs à agir ainsi. La plateforme lui répond alors qu’il ne faut pas accepter de relogement, ce qui permet d’être intégralement remboursé. Une disposition présente dans les nébuleuses règles d’utilisation de la plateforme, mais qu’Airbnb n’indique nulle part clairement aux utilisateurs.
Dans les deux cas, Airbnb prouve sa capacité d’inaction et d’inertie absolue face aux problèmes réels qu’induit son modèle économique. Mais, peu importe, elle continue de toucher des commissions sur toutes les locations, même les frauduleuses, même les arnaques manifestes…