La ville de Calgary, au Canada, devrait prochainement mettre en place une régulation de l’activité d’Airbnb, après une série de rapports accablants sur les dérives de la plateforme de location.
La municipalité de Calgary croule sous les plaintes de voisinage : des visiteurs qui frappent à toutes les portes d’un lotissement pour trouver leur location Airbnb, des véhicules de locataires qui obstruent des allées en sens unique, des locataires bruyants qui dérangent tout le quartier – sans compter le cas emblématique de cette maison retrouvée détruite après une fête occasionnée par sa location sur Airbnb. « Nous essayons de développer un sentiment de voisinage et de liens communautaires, et si les gens ne savent pas qu’ils ont à peu de chose près un hôtel à côté d’eux, cela n’aide pas à établir ces liens » critique le conseiller municipal Druh Farrell.
Autre soucis : les normes de sécurité. « Ce qui nous préoccupe évidemment, c’est la sécurité de ces bâtiments et de ceux qui les utilisent. Dans un hôtel ou un bed and breakfast, il y a des codes de prévention des incendies, il y a des détecteurs de fumée dans chaque pièce, les exigences sont très strictes » note Ward Sutherland, conseiller municipal de Calgary. Mais pas dans un Airbnb…
La municipalité pointe également la professionnalisation d’Airbnb par des propriétaires, qui possèdent souvent plusieurs biens, et les mettent en location courte durée sur la plateforme, les gains étant deux à trois fois plus élevés que sur le marché locatif classique : « Si quelqu’un loue sa maison pendant qu’il est en voyage, ou une chambre pour arrondir ses fins de mois, alors non, je ne veux pas me mettre en travers de son chemin. Mais s’il s’agit d’une utilisation commerciale, ce qui est certainement le cas quand un propriétaire loue plusieurs biens… Je crois qu’il devrait y avoir plus de règlements pour ceux qui ont une activité commerciale déguisée sur Airbnb » a déclaré M. Farrell.
Car ce choix des propriétaires de louer sur Airbnb se répercute sur les habitants de la ville, qui peine à se loger à des prix décents. Raison pour laquelle ces conseillers municipaux demandent à la ville de prendre rapidement les mesures qui s’imposent pour réguler l’activité de la plateforme.