Bordeaux est la ville de France où les étudiants ont le plus de mal à se loger, à cause d’une offre de logements étudiants famélique, d’un faible nombre de studios dans la ville, et de l’effet Airbnb, qui tend à vampiriser les petites surfaces disponibles.
Entre 2007 et 2017, le nombre d’étudiants à Bordeaux a progressé de 20%, pour dépasser aujourd’hui les 100 000. Ils seront 9 000 de plus dans la métropole d’ici 3 ans, 15 000 de plus en 2027. Le principal problème de ces étudiants est désormais de trouver un toit sous lequel dormir. Le CROUS de Bordeaux ne propose en effet que 10 400 logements en résidence universitaire.
L’Etat et la Région Nouvelle Aquitaine viennent d’ailleurs d’annoncer la création de 2 500 logements CROUS supplémentaires d’ici 3 ans. Pour autant, l’offre sociale ne pourra pas loger plus de 15% des étudiants de Bordeaux. Les 85% restant doivent se tourner vers le privé. Et Bordeaux souffre d’un nombre réduit de petites surfaces : la ville abrite 50 % de studios en moins qu’à Lyon, 70% de moins qu’à Toulouse.
Ces rares studios sont de plus largement utilisés pour des locations saisonnières, sur des plateforme de type Airbnb. Environ 8 000 studios ou deux-pièces étaient, l’année dernière, en location permanente sur Airbnb, dont un grand nombre d’annonces illégales. Malgré les efforts de la municipalité, et les premières assignations en justice, la plateforme américaine continue de phagocyter le marché immobilier bordelais.