Le développement incontrôlé de l’offre Airbnb en Grèce, et en particulier à Athènes, chasse les habitants de leurs quartiers, et brise le quotidien de milliers de personnes. La population, excédée, commence à manifester contre le tourisme de masse, la gentrification qu’il impose dans les quartiers touristiques, et surtout Airbnb, qui amplifie terriblement ces phénomènes.
« Mon propriétaire veut transformer l’appartement en Airbnb. Actuellement, je paie 400 euros de loyer par mois et il m’a fait remarquer qu’il pourrait gagner jusqu’à 1 000 euros en le mettant sur la plate-forme américaine » raconte Tonia. Elle loue depuis dix ans un deux-pièces à Exarchia, un quartier au centre de la ville, particulièrement prisé des touristes, et dont le visage est bouleversé par Airbnb. Elle ne gagne que 850 euros par mois.
Certains habitants, dont Tonia, ont même décidé de manifester, en distribuant des tracts aux passants à proximité de l’Acropole, pour les sensibiliser à leurs problèmes : « Nos quartiers sont sous haute pression, non au développement incontrôlé des locations de courte durée du type Airbnb ! » exposent les documents.
Le but de ces habitants souhaitent que les autorités les écoutent. Et qu’elles appliquent les législations en place, qui interdisent théoriquement de louer deux biens sur Airbnb, et qui limitent la location à 90 jours par an. « Dans les faits, ces réglementations ne sont pas respectées. L’Etat y voit son intérêt, car les taxes permettent d’engranger des revenus » dénonce un habitant, à bout de nerfs.