La ville d’Amsterdam demande à Airbnb de faire respecter la législation et de supprimer les annonces illégales, sous peine de ne pas renouveler l’accord signé avec la ville en 2013.
Amsterdam a été l’une des premières villes à s’entendre avec Airbnb, en évitant l’affrontement et en comptant sur la bonne volonté de la plateforme pour faire appliquer la législation. Mais, depuis 2013, Amsterdam a considérablement durci sa régulation, et Airbnb se montre de plus en plus réticent à l’appliquer. L’accord arrive à échéance à la fin de l’année et Laurens Ivens, conseiller municipal de la ville, menace de ne pas le renouveler.
20 000 logements sont actuellement disponibles sur Airbnb pour Amsterdam, soit 500 de plus qu’en 2017, alors que les efforts de la ville auraient dû faire baisser ce chiffre. Une chaîne de télévision locale, AT5, a enquêté sur Airbnb à Amsterdam, et le résultat est édifiant : les personnes vivant dans des immeubles à loyer contrôlé louent avec toujours autant de facilité leurs appartements sur Airbnb, même si cela est illégal.
Airbnb n’empêche pas non plus les gens de louer leurs logements jusqu’à trois fois plus que les 60 jours par an autorisés : ils se contentent de publier leur annonce à plusieurs reprises, sans aucun rappel à l’ordre de la plateforme. Le seul moyen pour vérifier que la loi est appliquée est d’aller contrôler sur place ; Ivens a annoncé que le nombre d’inspecteurs seraient portés à 80.
Pour rappel, la location sur Airbnb est autorisée à Amsterdam dans la limite de 60 jours par an, pour quatre personnes maximum et à condition de s’enregistrer auprès de la mairie ; à partir de janvier, ce délai sera ramené à 30 jours, et les autorités envisagent d’introduire des interdictions totales dans les quartiers les plus fréquentés de la ville.
Les personnes ayant enfreint ces règles peuvent se voir imposer une amende de 6 000 € pour une première infraction, portée à 20 000 € en cas de récidive. Les autorités municipales ont infligé 148 amendes au cours des six premiers mois de l’année et ont fermé 61 locations Airbnb illégales.
Pour Laurens Ivens, la balle est dans le camp d’Airbnb : à la plateforme de décider si elle veut continuer à collaborer avec Amsterdam, en appliquant enfin la loi. «Mais je ne vais pas continuer comme ça», a fermement déclaré le conseiller municipal.