En Île-de-France, Paris n’a pas l’exclusivité des annonces Airbnb illégales, notamment pour les sous-locations HLM : les villes de la proche banlieue sont également largement touchées. C’est le cas à Alfortville, où l’office HLM Logial, responsable du Grand Paris Sud Est Avenir, traque les sous-locations illégales.
Le service juridique recueille les témoignages de voisins et de gardiens, ou scrute les annonces sur Airbnb pour trouver des cas suspects, puis enquête. « On veut marquer le coup, montrer aux locataires qu’on est attentif, sinon le phénomène peut s’étendre », craint Julien Boudin, président de l’office.
Rappelons que, dans le cadre d’une location en logement social, la sous-location est interdite par contrat. Mais, compte tenu des tarifs réduits des logements HLM, et des tarifs élevés pratiqués sur Airbnb dans l’Île-de-France, la sous-location devient vite extrêmement rentable – de quoi en tenter plus d’un. Mais les contrevenants pris la main dans la sac risquent jusqu’à 9 000 euros d’amende et, surtout, une expulsion.
Les dossiers sont cependant longs à monter, de la découverte du délit jusqu’à son jugement ; dans le parc géré par Logial, les dossiers de neuf sous-locataires d’Alfortville, débusqués par l’office, sont en instruction, mais aucun n’a encore été jugé : « On demande que justice soit faite et on veut surtout mettre un coup d’arrêt à ce système préjudiciable pour les demandeurs de logement », note le patron de l’office.
Les profils de ces sous-loueurs illégaux sont variés : « Il y a de tout. Des locataires qui louent une chambre en trop et d’autres absents de la région qui louent carrément leur appartement », assure Julien Boudin. Et si l’office HLM traque ainsi les fraudeurs, c’est pour des raisons d’équité : Logial croule sous les demandes de logements et ne peut en satisfaire qu’une infime partie.