C’est une première. Un rapport de l’Economic Policy Institute, un organisme à but non lucratif basé à Washington, a tenté de faire un bilan raisonné de l’impact d’Airbnb sur les villes. Il est extrêmement négatif.
L’activité d’Airbnb étant récente (dix ans) et n’ayant fait l’objet que récemment d’études systématiques, ses effets sont difficiles à mesurer objectivement. Mais l’Economic Policy Institute a décidé d’agglomérer l’ensemble des analyses disponibles avec des données brutes sur les territoires concernés par une forte activité d’Airbnb.
Le résultat est accablant. Le rapport indique qu’Airbnb fait monter les prix du logement longue durée, tout en contribuant peu aux recettes fiscales touristiques.
Du coté des loueurs, les profits ne vont pas essentiellement aux plus pauvres : « Je pense que l’activité d’Airbnb rapporte surtout aux personnes qui possèdent plus d’un logement, c’est à dire un groupe assez riche à la base » pointe Josh Bivens, auteur du rapport.
Il explique également qu’une majorité d’études, à commencer par celles mises en avant par Airbnb, surestiment l’impact de la plateforme sur les recettes touristiques. En l’absence d’une offre Airbnb, une écrasante majorité de touristes auraient voyagé tout de même dans la ville, en choisissant une autre méthode d’hébergement.
« Deux enquêtes indiquent que seuls 2 à 4% des utilisateurs d’Airbnb ont déclaré qu’ils auraient annulé leur voyage si la location Airbnb n’était pas disponible », indique le rapport.
Parallèlement, le développement de l’activité d’Airbnb encourage les propriétaires à retirer les biens du marché locatif pour les mettre en location saisonnière, contribuant ainsi à l’augmentation des loyers et à la difficulté pour les habitants de se loger.