Au Québec, les autorités ont mis en place un système de régulation d’Airbnb très solide, mais un manque de moyens de contrôle en limite pour l’instant l’efficacité. Au point que la maire de Montréal Valérie Plante a été obligée de demander aux citoyens de signaler à la mairie les propriétaires suspectés de louer illégalement sur Airbnb.
Pourtant, la nouvelle législation mise en place en juin 2018 est satisfaisante sur son principe. Un éditorialiste canadien, Paul Journet, rappelle avec beaucoup du justesse l’équation : « Des hôtes prétendent louer occasionnellement alors qu’ils deviennent en réalité des aubergistes professionnels. C’est injuste pour les auberges licenciées, qui doivent payer la taxe provinciale d’hébergement et la taxe municipale commerciale. C’est incommodant pour le voisinage, souvent aux prises avec des voyageurs bruyants. Et enfin, cela baisse le nombre d’appartements locatifs disponibles et crée même des pénuries de logements dans certains quartiers ».
En réponse, l’Etat du Québec a donc mis en place la loi 150. Elle impose aux hôtes faisant un usage commercial d’Airbnb de se déclarer en mairie et de répondre à une série d’obligations légales. La loi laisse aussi la possibilité aux municipalités de restreindre les autorisations de louer sur Airbnb en fonction des quartiers. Par exemple, dans l’hypercentre de Montréal, la location a été interdite dans certains secteurs ; dans d’autres, deux locations Airbnb commerciales doivent être séparées d’au moins 150 mètres.
Seul problème, de taille : les moyens des équipes municipales empêchent de vérifier efficacement que cette législation est respectée. A Montréal, une infime part des locations commerciales se sont déclarées ; à Québec, les agents municipaux sont obligés de se faire passer pour des touristes et tester les locations une par une. Il est donc plus que probable qu’une immense majorité des loueurs dans l’illégalité restent sous les radars…