Ce mardi, pas moins de dix hommes comparaissent devant le tribunal correctionnel de Paris. La raison ? Ces derniers sont accusés d’avoir « contraint des jeunes filles à la prostitution dans des appartements loués, par le réseau, sur la plateforme Airbnb, dans le XVIe arrondissement, et dans des chambres d’hôtel de Saint-Ouen (93) », relate Le Parisien.
Les dix hommes devront répondre de proxénétisme aggravé, proxénétisme immobilier, escroquerie, cession de produits stupéfiants et association de malfaiteurs… D’après le média français, « les deux principaux organisateurs, âgés de 21 ans et de 27 ans, dont les enquêteurs de la BRP ont découvert qu’ils menaient grand train, récupéraient une grande partie de l’argent de leurs victimes provenant de la prostitution, et louaient chambres et appartements sous de fausses identités, à l’aide de cartes bancaires volées ».
Airbnb et la prostitution, une vieille habitude…
Face à ces hommes, une quinzaine de jeunes filles « très jeunes », entre 15 et 16 ans pour certaines d’entre elles. Selon le service juridique de l’association Equipes d’action contre le proxénétisme (EACP), partie civile au procès, « les victimes se sont laissées tenter par des propositions d’escort-girl mises en ligne par les prévenus sur différents sites Internet d’annonces. Jeunes, jolies, influencées par la téléréalité, elles pensaient gagner facilement de l’argent en participant à des fêtes, des soirées en discothèque ». « Mais rapidement, le réseau a mis la main sur elles, les contraignant à la prostitution, et les rendant accro à la cocaïne et au cannabis. Le piège s’est refermé sur elles. Et le sort que leur ont réservé leurs agresseurs n’avait rien à voir avec la vie dorée qu’elles avaient imaginé… », poursuit l’EACP.
Encore une fois, ce type d’activités semble être rendu possible dans la capitale française en raison du manque de vigilance dont fait preuve Airbnb. En effet, ce n’est pas la première fois que des logements loués sur la plateforme servent les réseaux de prostitution : le 27 juin 2017, sept personnes âgées de 23 à 53 ans soupçonnées « d’animer un réseau de prostitution de luxe utilisant des femmes des pays de l’Est à Paris » avaient été mises en examen. Là encore, le réseau utilisait Airbnb dans le but de louer des appartements pour une courte durée.