La Mairie de Paris est déterminée à réguler l’activité d’Airbnb et « serrer la vis » aux fraudeurs, pour protéger ses habitants : après l’enregistrement obligatoire, elle milite pour obtenir une loi autorisant chaque ville à décider le nombre de nuits maximum de location pour les meublés touristiques.
« La limite est fixée à 30 jours pour New York, 60 jours pour San Francisco ou Amsterdam et Londres est à 90 jours. De fait, Paris est aujourd’hui plus laxiste que toutes les grandes villes touristiques du monde avec une réglementation de 120 jours maximum. Il n’y a pas de raisons que la ville se prive des moyens de protéger ses surfaces de logements. Airbnb dit que sa durée moyenne de location par logement est de 33 jours donc on voit bien qu’il y a une marge importante » déclare ainsi Ian Brossat, adjoint chargé du Logement à la Mairie de Paris.
La Mairie de Paris rappelle que l’offre Airbnb illégale vide certains quartiers de ses habitants, au profit des locations touristiques : « non régulé, la location de meublé touristique est un accélérateur de gentrification. Le but est de ralentir au maximum la gentrification » note Ian Brossat. L’élu rappelle que le but n’est pas d’interdire Airbnb, mais de le réguler et de faire appliquer la loi.
La lutte contre la fraude est légitime, et la Mairie de Paris réclame plus de moyens législatifs et humains pour le faire.
Ian Brossat est très clair sur le sujet : « Airbnb dit que ceux qui fraudent sont minoritaires. Pourtant il y a une contradiction sur le sujet dans l’argumentation des plateformes qui disent que les fraudeurs sont minoritaires et qui hurlent quand on s’attaque aux fraudeurs. Si les fraudeurs sont si minoritaires, en quoi est-ce un problème de s’attaquer à eux? (…) Airbnb ne peut pas nous reprocher de faire appliquer la loi. C’est une entreprise et ils défendent leur business c’est normal. Nous, notre travail est de défendre l’intérêt général pour lequel on a été élu. »