Le Commité International Olympique (CIO) vient d’annoncer qu’Airbnb rejoignait le cercle des 15 sponsors majeurs des Jeux Olympiques. Hôte de l’édition 2024, la ville de Paris a immédiatement réagi à cette annonce, par la voix de sa maire Anne Hidlago, qui a décidé d’alerter le président du CIO « sur les risques et les conséquences » de ce partenariat.
C’est ce lundi 18 novembre 2019 que Thomas Bach, le président du CIO, a officialisé ce partenariat aux cotés d’un des trois co-fondateurs d’Airbnb, Joe Gebbia. La plateforme de location fera donc partie des TOP sponsors du CIO, durant cinq éditions des JO : Tokyo en 2020, Paris en 2024 et Los Angeles en 2028 pour l’été, ainsi que Pékin en 2022 et Milan-Cortina en 2026 pour l’hiver.
Cet accord portera notamment sur l’hébergement des visiteurs et des familles d’athlètes lors des prochains JO. « Avec le soutien d’Airbnb, nous offrirons également de nouvelles possibilités aux athlètes du monde entier de générer leurs propres revenus en faisant la promotion de l’activité physique et des valeurs olympiques », d’après Joe Gebbia.
Si Airbnb espère redorer son image plus qu’écornée ces derniers mois et rassurer ses futurs actionnaires (l’entrée en Bourse de la plateforme est programmée pour 2020), la mesure a fait réagir, notamment à la Mairie de Paris. La maire, Anne Hidalgo, a immédiatement rappelé les effets dévastateurs d’Airbnb sur le marché immobilier des villes touristiques, que la plateforme ne fait rien pour modérer.
Elle a ainsi écrit une longue lettre publique à Thomas Baich, pour lui demander de reconsidérer ce partenariat : « En soustrayant à Paris un nombre important de logements, Airbnb est un facteur d’augmentation du prix des loyers et d’aggravation de la pénurie de logements sur le marché locatif, pénalisant l’ensemble des Parisiennes et des Parisiens, et, en particulier, les classes moyennes. Les conséquences se mesurent parfois à l’échelle d’immeubles, de rues, lorsque ce ne sont pas des quartiers entiers qui sont touchés, générant des nuisances pour les riverains, déstabilisant le commerce local et concurrençant durement l’hôtellerie traditionnelle », a écrit Anne Hidalgo.
L’adjoint au logement à la mairie, Ian Brossat, a lui aussi vivement réagi : “Ce choix est totalement irresponsable au regard des conséquences désastreuses d’Airbnb dans nos villes”, tonne-t-il sur Twitter. Après le scandaleux partenariat avec le Louvre, retrouver Airbnb parmi les sponsors officiels des JO de Paris serait en effet d’une cruelle ironie.
Ils en parlent aussi : Le Hufftington Post, Le Parisien, Le Figaro, Le Point