Airbnb veut étendre son offre et propose désormais, en plus de locations de logement, des « expériences » – qui placent, à nouveau, la plateforme et ses utilisateurs hors de la légalité. Dans le détail, il s’agit d’offrir aux touristes visitant une ville, en plus d’un hébergement, des activités de loisir, organisées par de simples particuliers et non des professionnels.
Manger chez d’authentiques parisiens, s’offrir une visite guidée originale de la ville par ses habitants, une randonnée à roller dans les coins méconnus de la capitale, des cours de danse ou de pyrotechnie… Autant d’expériences alléchantes sur le papier, mais qui posent de sérieux problèmes en terme de législation et de concurrence déloyale. Pour le repas, comment vérifier que les normes sanitaires sont bien respectées ? à qui se plaindre en cas d’intoxication ? comment être sûr que le plat « vegan » ou « sans gluten » l’est bien ? Pour une randonnée à roller, en cas d’accident, quelle assurance va payer ? Comment vérifier que les normes de sécurité du cours de pyrotechnie sont respectées ?
De plus ces offres marchent largement sur les plate-bande de professionnels jusqu’ici épargnés par l’uberisation de l’économie : restaurateurs, guides touristiques, société proposant des activités de loisir, etc. Ils vont être concurrencé par des particuliers qui n’ont aucune des obligations légales et fiscales auxquels ils sont soumis : les prix sont cassés, un secteur entier de l’économie liée au tourisme se trouve pénalisé. Le schéma des hôteliers se reproduit.
Il faut espérer que, sur ce dossier brûlant, les autorités réagissent autrement plus vite qu’avec les locations de logements…